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Ça n’a jamais mieux été!

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« Ça n’a jamais mieux été (Never better) », voici comment je réponds la plupart du temps et en toute sincérité à la question « comment vas-tu? » et l’étonnement des gens me surprend toujours un peu. Ma façon d’aborder les tumultes de la vie serait-elle donc si différente de la leur au point que ma réponse les laisse incrédules? Ainsi, quoique cette façon de répondre puisse paraître machinale et sans fondement pour certains, il en est pourtant tout autre puisque je vous assure peser chaque mot et être des plus conscients de la signification et du poids d’une telle expression.

Alors comme vous le savez sûrement (où sinon l’aurez-vous peut-être deviné) je suis pilote chez Air Canada et au moment d’écrire cet article (avril 2012), y-a-t-il autre endroit où il existe autant de tumultes, d’incertitudes et de mécontentements. Pourtant, « Never Better » est bel et bien ce que je répondis récemment à un acolyte anglophone qui par politesse me demandait comment j’allais. Cette réponse eut pour effet que ce dernier croyait que je me payais sa tête. « Comment peux-tu répondre ainsi en ces temps aussi hasardeux? N’es-tu pas conscient des enjeux et de ce qui se trame? » Et moi de répondre « Oh que si, mais lorsqu’on les considère dans une perspective d’ensemble, sont-ils importants au point de se mettre dans tous ces états ou même de s’en rendre malade? »

Donc, comment expliquer que je puisse aborder les irritants de la vie avec autant de recul et de résilience? Tout d’abord, je suis conscient que chaque fois qu’un d’eux survient, deux choix s’offrent à moi soit: celui de m’impliquer afin d’espérer influencer le cours des événements ou sinon, celui de ne pas m’impliquer et de ne réagir qu’en fonction de cette nouvelle réalité lorsqu’elle sera connue.

Ainsi, si je choisis de ne pas m’impliquer où mieux encore, s’il m’est impossible de le faire (décision imposée par le gouvernement par exemple), je rationalise le tout et j’accepte la résultante en toute sérénité puisque de toute façon, elle est hors de mon contrôle. Il me devient donc plus facile d’accepter l’inévitable et donc de réagir et de m’y adapter le temps venu plutôt que de gaspiller mes énergies à me plaindre de mon sort au point, comme le font certains, de m’en rendre malade et de rendre mon entourage malheureux. Si toutefois je décide de m’impliquer, reconnaissant qu’il sera peut-être plus ardu de demeurer aussi positif alors que l’irritant auquel je m’attaque menace d’envahir mes pensées, il importera donc pour moi de redoubler d’efforts afin de garder une certaine perspective et ainsi relativiser le tout dans son ensemble; car tout réside dans l’importance que l’on veut bien accorder à l’irritant en question et en la façon dont on l’aborde.

Or, quoi qu’il en soit de votre implication, selon quels critères devrions-nous décider de la façon de répondre à la question « Comment vas-tu? » Pour reprendre l’exemple dont je me suis servi plus haut soit celui de mon emploi, les inquiétudes qui s’y rattachent ne sont-elles pas d’une importance presque insignifiante si on les compare par exemple à celles reliées à mon état de santé ou à celui d’un des membres de ma famille? Si mon emploi me rend si malheureux que ça, ne puis-je pas en trouver un autre? Alors, voilà comment, suite à un accident de voiture dans lequel j’ai été impliqué en octobre 2005 et qui aurait pu me coûter la vie, j’ai adopté une tout autre perspective sur ce qui importe dans la vie. Et tel que je l’ai mentionné dans un précédent article sur le sens de la vie, puisque je ne m’identifie pas qu’à ce que je fais dans la vie, mais bien à ce que je fais de la vie, l’emploi que j’occupe n’est donc qu’une facette de ma vie et non une finalité en soi. Ainsi, le fait que je me suis réveillé encore ce matin et que j’ai la possibilité de vous écrire et donc faire quelque chose qui me passionne et auquel je m’identifie, le fait que j’ai une petite famille avec qui j’entretiens de belles relations enrichissantes (et ce même avec mes deux enfants malgré le fait qu’ils soient devenus de jeunes adultes… c’est une blague), et le fais surtout que je suis en assez bonne santé, ne sont que quelques exemples qui font en sorte que toutes les tribulations reliées à mon emploi m’apparaissent bien insignifiantes en comparaison. Ainsi, un emploi ça se magasine, ça se déniche, une famille et la santé quant à elles, non. Je prends donc la pleine mesure de toute la chance que j’ai, ce qui me permet de répondre comme je le fais sans aucune hésitation; il est donc vrai que ça n’a jamais été mieux.

Enfin, en m’inspirant d’un dicton français connu que j’ai adapté afin qu’il convienne au présent article, je reconnais que d’adopter cette attitude de dire « Ça n’a jamais mieux été/Never Better » dans mon quotidien fait en sorte que je ne pourrai faire autrement que d’être « Mieux qu’hier, moins bien que demain ». Votre situation ne peut donc que s’améliorer de jour en jour.

Et vous, comment allez-vous? Essayez donc la prochaine fois et surprenez quelqu’un par votre joie de vivre en lui répondant comme je le fais. Pour ceux qui l’essaieront, je serais heureux que vous me fassiez part de vos expériences. Peut-être réussirons-nous à changer le monde, un « Ça jamais mieux été/Never Better » à la fois.

Nota : Rien ne devrait nous rendre plus heureux que de s’être réveillé encore une fois ce matin alors qu’il nous est donné de vivre une autre journée. C’est donc en réalisant à quel point on est chanceux que l’on devrait tous se lever du bon pied en se disant, « Ça n’a jamais mieux été».

Je vous fais donc cadeau d’une affiche que vous pouvez télécharger en vous servant du lien suivant et qui vous rappellera dès votre éveil, cette maxime que je vous offre.

Author
Jaco
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6 comments
  • Beau billet, Jacques ! Je retiens, outre ton thème principal, cette phrase importante : »je ne m’identifie pas qu’à ce que je fais dans la vie, mais bien à ce que je fais de la vie ». Merci pour ce petit brin de philo. Ça n’a jamais mieux été ! 🙂

    • Nicole, il ne te reste plus qu’à télécharger l’affiche et à l’encadrer, à moins que ce ne soit déjà fait. Du reste, je suis tellement convaincu des biens faits de la pensée positive que d’adopter mon concept ne peut faire autrement que d’améliorer le sort de tout ceux qui feront comme toi et moi. Alors passe une bonne journée car Ça n’a jamais mieux été. Et je le pense par surcroît. JD

  • Bravo Jacques, un autre bon petit remontant! Merci

    Bravo Élaine Van Goh pour le super tableau, j’aimerai voire l’original!!

    • À quand la visite à Trenton? Rassure-toi, on ne charge pas de prix d’entrée pour voir la collection. J’espère donc que malgré tout, ça n’a jamais mieux été pour toi et Robin. Salutation à vous deux. Amitié. JD

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